Le microbiome des néovagins
Stoehr JR, Moss C, A HJ. The microbiome of the neovagina: a systematic review and comparison of surgical techniques. Int J Transgend Health. 2023 Jul 27;25(4):623-633. doi: 10.1080/26895269.2023.2237014. PMID: 39465075; PMCID: PMC11500519.
Introduction: La vaginoplastie est pratiquée pour créer un néovagin chez les personnes transgenres qui souhaitent une transition chirurgicale ou chez les personnes cisgenres qui souffrent d’une absence congénitale ou acquise de vagin (ou « cisvagin »). Les connaissances actuelles sur le microenvironnement bactérien du néovagin sont limitées. L’objectif de cette étude était de réaliser une revue systématique des connaissances actuelles concernant le microbiome du néovagin chez les femmes transgenres.
Méthodes: Une revue systématique de trois bases de données médicales (PubMed, MEDLINE, Web of Science) a été réalisée en décembre 2021. Les articles ont été inclus s’ils traitaient de la flore bactérienne du néovagin post-chirurgical chez les femmes transgenres. Les articles ont été exclus s’ils portaient principalement sur les maladies pathogènes du néovagin. Les articles ont été résumés qualitativement et organisés dans un tableau.
Résultats: Dix articles ont été identifiés pour la revue. Les techniques chirurgicales comprenaient la vaginoplastie par inversion pénienne (PIV) et la vaginoplastie intestinale/sigmoïde. Les néovaginales PIV ressemblaient le plus à des cisvaginales avec vaginose bactérienne, tandis que la vaginoplastie intestinale donnait des microbiomes comparables à ceux du colorectum. Les suppléments probiotiques oraux peuvent encourager la croissance de Lactobacillus dans le néovagin. Les protocoles d’entretien relatifs au nettoyage post-opératoire dépendent largement du chirurgien et de la structure, et les preuves concernant l’utilisation d’œstrogènes ainsi que leur effet sur le néovagin sont limitées.
Conclusions: Le microbiome du néovagin est distinct de celui du cisvagin et diffère selon la technique chirurgicale. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour mieux caractériser l’effet des différentes techniques chirurgicales, des caractéristiques des patientes, de l’utilisation d’œstrogènes et des habitudes de nettoyage sur la santé du microbiome néovaginal.
Commentaire :
Le parcours du sujet transgenre est long, compliqué et ne s’arrête pas au lendemain de la chirurgie. L’objectif de la vaginoplastie est double : esthétique et fonctionnel. Ce dernier objectif est largement tributaire du microbiome qui va coloniser ce néo-organe. Très peu d’études concernent ce sujet. Le mérite de cet article est de faire le point sur les connaissances actuelles et les quelques voies thérapeutiques (probiotiques, oestrogènes). Des études plus robustes sont nécessaires pour mieux cerner les possibilités thérapeutiques pour aboutir à un « confort » néo-vaginal optimal. A noter l’initiative française « Transbiome » pour une meilleure connaissance de la diversité de ces microbiomes.