Une confirmation d’un lien entre microbiote intestinal et endométriose

Une confirmation d’un lien entre microbiote intestinal et endométriose 2560 1707 AMUR

Une confirmation d’un lien entre microbiote intestinal et endométriose

Parpex G, Chassaing B, Bourdon M, Santulli P, Doridot L, Thomas M, Batteux F, Chouzenoux S, Chapron C, Nicco C, Marcellin L. Western diet promotes endometriotic lesion growth in mice and induces depletion of Akkermansia muciniphila in intestinal microbiota. BMC Med. 2024 Nov 6;22(1):513. doi: 10.1186/s12916-024-03738-9. PMID: 39501247; PMCID: PMC11539706.

Résumé

Le régime alimentaire occidental favorise la croissance des lésions endométriosiques chez la souris et induit une déplétion d’Akkermansia muciniphila dans le microbiote intestinal

Contexte : L’affection endométriosique, qui touche 10 % des femmes en âge de procréer, reste mal comprise. Des facteurs individuels et environnementaux inexpliqués sont impliqués dans cette affection hétérogène. Cette étude vise à examiner l’influence d’un régime alimentaire occidental sur le développement des lésions d’endométriose chez la souris et à découvrir les mécanismes impliqués.

Méthodes : Des souris ont été nourries soit avec un régime témoin, soit avec un régime occidental (riche en acides gras et pauvre en fibres) pendant 4 semaines. L’endométriose a ensuite été induite chirurgicalement et le développement des lésions a été surveillé par échographie. Après 7 semaines, les souris ont été sacrifiées pour l’analyse des caractéristiques des lésions par RT-qPCR, immunohistochimie et cytométrie de flux. En outre, le microbiote intestinal a été évalué par séquençage du gène de l’ARNr 16S.

Résultats : Les souris soumises au régime occidental ont développé des lésions qui étaient significativement deux fois plus importantes que celles soumises au régime témoin. Ces lésions présentaient une fibrose et une prolifération plus importantes, ainsi qu’une augmentation de l’activité des macrophages et de l’expression de la voie de la leptine. Des changements dans le microbiote intestinal ont été notés de manière significative après l’induction de l’endométriose, quel que soit le régime alimentaire. Notamment, les souris soumises au régime occidental et présentant les lésions les plus importantes ont montré une perte d’Akkermansia muciniphila dans leur microbiote intestinal.

Conclusions : Un régime alimentaire occidental exacerbe de manière significative la taille des lésions dans un modèle murin d’endométriose, accompagné d’altérations métaboliques et immunitaires. L’apparition de l’endométriose entraîne également des modifications substantielles du microbiote intestinal, ce qui suggère un lien potentiel entre l’alimentation, la santé intestinale et le développement de l’endométriose.

Commentaire :

L’équipe parisienne confirme que la dysbiose intestinale influe sur la gravité de l’endométriose. Plusieurs études antérieures avaient évoqué ce lien, médié par des sous-produits ou des composants bactériens pro-inflammatoires. A cet égard, il est déjà démontré que la déplétion d’ Akkermansia muciniphila joue un rôle important dans  le syndrome du côlon irritable, l’obésité ou le diabète. L’étude de G. Parpex et al montre qu’elle aggrave également les lésions endométriosiques. Une des voies de contrôle de l’endométriose et de ses conséquences douloureuses serait donc un régime alimentaire pauvre en graisses et riche en fibres ou/et l’usage de probiotiques spécifiques.